La Bolivie sous d'autres facettes.
Encore quelques jours passes a La Paz, et nous avons pu assister par hasard au carnaval de la ville, haut en couleurs et en musique dans une ambiance populaire et festive tres sympathique.
En avant la musique !
A La Paz, nous sommes montes (doucement, car les pentes sont raides et le souffle court a cause de l'altitude - voir message precedent !) sur les hauteurs de la ville pour quelques dernieres photos panoramiques.
Apres la fete, passons a un peu de culture !
A 70km de La Paz, nous sommes alles decouvrir le site pre-colombien de Tiwanaku. Belle route asphaltee (ce qui est rare) pour acceder au site, d'ou nous decouvrons enfin les sommets enneiges de la Cordillere Real sous le soleil.
La civilisation de Tiwanaku (en langue aymara), ou Tiahuanaco, nom de la ville moderne en espagnol, est une civilisation pré-inca qui a dominé la moitié sud des Andes centrales entre le Ve siècle et le XIe siècle. Cette civilisation présente une grande maîtrise de la taille de la pierre et une architecture préfigurant celle des Incas.
Il faut un peu d'imagination pour se representer ce qui existait a l'epoque, mais l'endroit est impressionnant. C'est de ce lieu que Herge a puise les representations incas de l'album Tintin et le Temple du Soleil, avec un decalage de quelques centaines d'annees car en fait les Incas sont arrives plus tard, vers le XVe siecle.
Un temple semi-souterrain impressionnant par son ingénieux système de canalisations.
Statue anthropomorphe rappelant un Moaï de l'île de Pâques.
La Porte du Soleil, considérée par certaines recherches comme un repère astronomique du fait de son alignement avec le soleil, et par d'autres comme un observatoire.
Pyramide à sept degrés d'Akapana, en cours de restauration.
Nous quittons ensuite La Paz pour aller plus a l'est faire une incursion a l'oree de la foret tropicale bolivienne. Contrairement a l'idee que l'on se fait de la Bolivie, celle-ci n'est pas composee que de montagnes. L'Oriente (plaines de l'Est et foret amazonienne) represente 67% de sa superficie. Nous avions envie d'y faire un tour et nous y avons retrouve l'ambiance nonchalante des habitants, le climat chaud et humide du sud du Laos ou de la Malaisie et les bebetes qui vont avec (singes, araignees, moustiques, ...)
Apres 7 heures de bus pour rejoindre Cochabamba (3eme ville du pays, tres bruyante et peu interessante a nos yeux ou nous avons fait etape), nous sommes arrives apres encore 5 heures de trajet a Villa Tunari, porte d'entree vers l'Oriente. Nous ne sommes plus alors qu'a 500m d'altitude environ.
Villa Tunari.
Singe araignee rencontre lors d'une ballade en foret.
Cherchez la bebete !
Apres ces quelques jours en milieu tropical, nous decidons de reprendre un peu d'altitude en rejoignant Sucre (2790m) , la capitale constitutionnelle (La Paz etant le siege du gouvernement). Sucre est une petite ville paisible aux allures coloniales espagnoles avec ses nombreuses facades et monuments peints en blanc.
Bel endroit pour feter notre 8eme mois de voyage.
Sur les hauteurs de la ville, une autre image de la belle capitale coloniale.
Vendeuse de sandales fabriquees a partir de pneus de recup.
De la nous partons pour un trek de 3 jours a la rencontre des villages indiens Jalq'a dans la Cordillera de los Frailes. Cette fois-ci, sur les conseils unanimes de differents offices de tourisme nous deconseillant de partir seuls (securite, orientation, difficulte de communication avec les habitants ne parlant que Quecha), nous sommes accompagnes d'un jeune guide local de 25 ans, Vincente.
Nous avons passe 3 jours tres riches en decouvertes d'une culture differente au milieu de magnifiques paysages. Nous avons rencontre des populations vivant dans un grand denuement, plus proche dans leurs modes de vie de nos ancetres les gaulois que du XXIe siecle, contrastant avec la vie citadine de Sucre qui n'est qu'a 70km.
Relies a la ville par une piste impraticable en saison des pluies, les villageois manquent d'electricite et d'eau courante. Nous avons emprunte cette piste a l'aller comme au retour en utilisant le seul mode de transport local, le camion, sorte de betaillere dans laquelle nous etions plus d'une soixantaine, debout, a califourchon sur les ridelles ou assis sur les ballots de pommes de terre, maïs, fleurs et bagages en tout genre. Des bebes, des personnes agees invalides, des poules, des cochons, des villageois faisant le trajet pour aller vendre leurs maigres productions en ville, et nous.
Malgre les conditions difficiles, c'etait une experience humaine enrichissante surtout lorsque l'on sait que les habitants font le trajet de plusieurs heures quotidiennement.
Los camiones.
La betaillere se remplit.
Arrives enfin a destination, nous partons a pied vers les villages, decouvrant en chemin les sites des peintures rupestres de Incamachay et Pumamachay, datant d'environ 2500 ans et que nous n'aurions jamais pu atteindre sans guide.
Sur les conseils de Vincente, nous avons reproduit un geste millenaire, celui de macher des feuilles de coca. En Bolivie, celle-ci est d'un usage legal et joue un rôle important dans la culture andine, à travers ses utilisations rituelles ou médicinales. Saveur plutot agreable, sans effet particulierement remarquable, a part peut-etre une sensation de coupe-faim et legerement stimulante pour la marche. Peut-etre faut-il en consommer plus regulierement pour des effets plus notables. Mais promis, nous n'avons pas vu d'elephants roses !
Le site des peintures rupestres d'Incamachay.
Parcelle de ble a 3200m d'altitude.
Nous avons ete heberges dans les villages de Chaunaca et Irupampa dans des sortes de refuges geres par une communaute de villageois et dont les revenus beneficient directement aux habitants. Pas le grand confort mais nous avons passe deux soirees sympathiques, echangeant avec Vincente sur nos musiques respectives, lui aussi jouant de la guitare. Encore une fois "Les Champs Elysees" de Joe Dassin ont fait un tabac.
Vincente dansant au son de la guitare.
Marcel se recueille.
Mais Marcel est le seul a se recueillir encore ici car les eglises ne sont plus utilisees, les habitants pratiquant le culte de la Pachamama et non la religion catholique qu'ils n'ont jamais vraiment acceptee.
Le village d'Irupampa se situe dans l'etonnant cratere de Maragua de 8 km2, etrange formation geologique qui serait due a l'impact d'une meteorite.
Les bords du cratere.
Les formations geologiques sont tres etonnantes.
Dans les villages subsistent des techniques de tissage tres complexes issues de methodes ancestrales, aux dessins tres travailles.
Encore quelques jours a Sucre et nous remonterons vers Copacabana (pas la plage du Bresil mais la ville de Bolivie) au bord du lac Titicaca.
A bientot