Pour cet été, nous avons choisi un mode de déplacement différent. Après la progression à pied, nous avons voulu tester le voyage à vélo.
Pour ce faire, nous avons choisi de partir de Vienne en Autriche et de suivre à vélo le Danube par la Route Européenne n°6, appelée Euro Vélo ou EV6.
L'itinéraire (cliquer pour agrandir)
Partis de Vienne le 15 juillet, nous sommes arrivés à Bucarest (Roumanie) le 09 août, soit 26 jours (pauses comprises) durant lesquels nous sommes passés par l'Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Bulgarie et la Roumanie.
1860 km à vélo, durant lesquels nous avons suivi en partie le cours du Danube, empruntant un itinéraire plus ou moins bien balisé composé de rares pistes cyclables, de digues, de chemins ou de routes.
Nous avons pu ainsi passer par ces grandes capitales que sont Vienne, Bratislava (Slovaquie), Budapest (Hongrie), Belgrade (Serbie) et Bucarest (Roumanie).
Bratislava
Budapest
Belgrade
Bucarest
Le palais du Parlement, érigé sous Ceaușescu, abrite la chambre des députés et le sénat roumains. Avec sa surface habitable de 350 000 mètres carrés, il est le second plus grand bâtiment administratif au monde après le Pentagone.
Mais entre ces grandes villes, la route nous a conduits dans des villes ou petits villages de cette Europe de l'Est que nous voulions découvrir autrement qu'au travers des images médiatiques souvent déformées.
Traversée d'un village roumain
En roumanie, on croise beaucoup de charettes tractées par des chevaux ou des ânes.
Vukovar (Croatie)
Durant la guerre en ex-Yougoslavie, Vukovar a été très fortement touchée par le siège de l'armée serbe qui a duré trois mois, détruisant la majorité des bâtiments de la ville. Des massacres y ont également eu lieu. Aujourd'hui, la reconstruction de la ville a été presque achevée.
Le château d'eau est l'un des symboles les plus connus de Vukovar et de la souffrance subie par la ville lors de la guerre. Il fut alors largement détruit par les forces serbes. Il fut finalement décidé que le château d'eau ne serait pas restauré et deviendrait à la place un mémorial en souvenir de la douleur et de la souffrance subies par la ville.
Dans chacun de ces pays, l'accueil que nous avons rencontré à toujours été formidable. Il a été fréquent sur la route que l'on nous propose spontanément des pastèques, des tomates, de l'eau et parfois même un coup de rakia (ou rakija), eau-de-vie obtenue par distillation de jus de fruits fermentés, très populaire à travers les Balkans. Nous savons que l'alcool, l'effort et la grande chaleur ne font pas toujours bon ménage, mais difficile de refuser devant autant de gentillesse et de spontanéité.
Quelques "soirées bières" passées avec certaines personnes rencontrées laisseront (surtout à Fred) des souvenirs inoubliables (il faut dire que le coût de cette boisson internationale à une fâcheuse tendance à inciter à la consommation...)
Pastèque offerte sur la route
Quelques exemples de la route suivie :
Traversée du Danube par un bac.
La route a été emportée par les pluies.
Les Portes de Fer
Les Portes de Fer désignent une gorge du Danube. A cet endroit, le fleuve sépare les Carpates au nord, en Roumanie, des Balkans au sud, en Serbie. Il s'est agi d'un des rares moments où la route présentait de forts dénivelés.
Quelques tunnels assez sombres et relativement dangereux jalonnent l'itinéraire, d'où nos gilets jaunes.
Quelques passages de frontières :
Exemple de balisage
Nos hébergements ont été divers et variés : bivouacs dans les champs ou terrain de foot, campings, hostal (guest-house), hôtels ou même chez l'habitant.
Chouette Guest House "Dunavski Plićak" à Kovin en Serbie
Cette route étant répertoriée parmi les grands itinéraires européens, nous avons croisé quelques autres cyclistes, français, suisse, belges, allemands, hollandais ou québecois faisant tout ou partie de l'itinéraire, dans un sens ou dans l'autre, certains faisant l'EV6 dans son ensemble, c'est à dire de Nantes à la Mer Noire.
Ravitaillement au marché
Panneaux en cyrillique... On s'habitue !
Ravitaillement en supérette
De nombreuses cigognes passent l'été dans ces régions.
Cette Mer Noire, nous aurions pu l'atteindre directement à vélo, mais les 2 ou 3 jours qu'il nous restait pour y parvenir nous semblaient un peu contraignants (très grande chaleur, paysages plutôt monotones). C'est donc en voiture de location depuis Bucarest que nous avons rejoint la côte pour passer 2 jours de farniente à Vama Veche, au sud de Constanta et près de la frontière bulgare. Cette bourgade, encore préservée du béton, est le lieu préféré des étudiants sans le sou et conserve encore son caractère d'orgine.
Objectif atteint : La Mer Noire à Vama Veche.
Le retour depuis Bucarest vers Vienne pour récupérer notre voiture a été effectué en bus en 21h, les vélos démontés déposés dans la soute.
Notre bus de retour
Les vélos prêts pour le voyage
Ainsi s'achève ce projet qui était une première pour nous. Nous avons apprécié le déplacement à vélo. Les paysages ne sont pas spécialement grandioses, parfois même un peu monotones, avec de longues portions au milieu des champs de tournesol ou sur les digues. Le déplacement à vélo est bien sûr plus rapide qu'à pied, mais suffisament lent pour favoriser les rencontres, ce qui compense la relative monotonie des paysages et donne tout l'intérêt à ce voyage.
Et encore une fois, il nous a été permis de constater qu'en terme d'accueil, nous avons là-aussi beaucoup à apprendre de ces habitants qui nous ont toujours reçus avec beaucoup de chaleur et de générosité...
A bientôt...